Connaître les tritons |
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Photos : tritons crêtés des mares de Saulxures photographiés le 8 juin 2000. Triton crêté : Triturus cristatus (latin), warty newt, great crested newt (anglais), kammolch, grosser teichmolch (allemand), grote watersalamander, kamsalamander (néerlandais), tritone crestato, salamandra acquaiola (italien). Description : Le triton crêté a une peau humide et verruqueuse qui, sur le dessus est brune olive - grisâtre, sur le dessous de couleur très vive jaune - orange, ornée de tâches rondes noires. Elle ne supporte pas la sécheresse. Sa gorge est foncée à points blancs. Le mâle arbore une grande crête dentelée. Il mesure de 12 à 18 cm. Nourriture : Elle est composée de petits insectes, de larves, de crustacés, de mollusques, de lombrics, de têtards et d'alevins. Exemples : vers, araignées, limaces. Comportement : Le triton crêté gagne fin février - mars les étangs assez profonds et petits lacs sans poissons. Il y séjourne jusqu'au début de l'été (parfois plus longtemps) avant de retourner vivre sous les pierres, les racines ou les troncs couchés du voisinage. Il est diurne dans l'eau, nocturne au dehors. Hibernation : d'octobre à février - mars, sous des pierres ou des racines. Reproduction : Lors de la période de reproduction, les individus des deux sexes fréquentent volontiers les bords des trous d'eau, dès la tombée du jour. Ce sont les mares peu profondes et bien ensoleillées sur marne et argile que les tritons crêtés apprécient tout particulièrement. L'abondance de végétation est également un facteur déterminant. La ponte s'effectue d'avril à juin. La femelle produit 200 à 300 œufs qu'elle fixe sur des plantes aquatiques ou des pierres. Ceux-ci donnent, après 15 à 20 jours, des têtards d'un centimètre environ, atteignant 5 à 8 cm après trois mois. La maturité sexuelle est atteinte après 3 ans. Le triton crêté est capable de vivre plus de 20 ans. Habitat : On trouve le triton crêté dans des mares riches en végétation aquatique, et généralement assez chaudes car ensoleillées. Le substrat est le plus souvent crayeux, marneux ou argileux. Sa présence est caractéristique des zones oligosaprobes. Cette espèce est cependant capable de coloniser des biotopes neufs comme des carrières, gravières ou glaisières abandonnées ou des mares abreuvoir. Ethologie : Des tritons européens, c'est celui qui vit le plus longtemps dans l'eau. Il est très vorace et est capable d'engloutir de grandes espèces (dont les larves de sa propre espèce). Il ne tolère que très peu de variations de température et préfère les eaux chaudes. Statut : Espèce en très forte régression et particulièrement menacée de disparition par l'isolement et le lâcher de poissons dans les étangs. Elle est de plus en plus rare. En raison de sa forte sensibilité à la pollution, le triton crêté est un bio-indicateur intéressant. Gestion conservatoire : Tous les points d'eau susceptibles d'accueillir des tritons en période de reproduction doivent être conservés. Ceux-ci doivent contenir de préférence des végétaux immergés répartis en plusieurs strates, ou des débris végétaux (branches), qui serviront de substrats pour la ponte. Le courant doit être nul ou très faible. Les berges doivent être en pente douce et la profondeur variable, mais comprenant toujours une zone entre 50 cm et 1 m. La surface totale peut être inférieure à 100 m2. Il est impératif d'y exclure totalement les poissons. Les prédateurs, comme les épinoches, les perches ou les truites par exemple, peuvent exercer une pression prédatrice très importante. Les gros poissons herbivores quant à eux modifient considérablement la qualité de l'habitat (eau turbide, peu oxygénée, destruction des pontes et de la végétation). Un éventuel assèchement du point d'eau ne peut se faire qu'en dehors de la période de reproduction (profiter du gel pour pratiquer les travaux lourds : meilleure portance du sol, densité de végétation moins importante). Les points d'eau bien ensoleillés et de faible profondeur (jusqu'à 50 cm) lui sont particulièrement favorables. Attention, ils doivent rester inondés, y compris en plein été (d'où l'importance d'une profondeur variable permettant la présence constante d'eau en saison estivale). Distribution géographique : La distribution géographique du triton crêté est impressionnante. On le retrouve dans les mares et les plans d'eau libre de la Scandinavie au sud de l'Italie et de l'Est de la France jusqu'à l'Asie centrale et au Caucase. La Grande Bretagne, Ecosse comprise, renferme également des populations de triton crêté. En Europe, seuls l'Espagne, le Portugal et l'Irlande ne comprennent pas de population de triton crêté. |
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Photos : tritons alpestres des mares de Saulxures photographiés le 8 juin 2000. |
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Triton alpestre : Triturus alpestris (latin), alpine newt, alpen newt (anglais), bergmolch, alpenmolch (allemenand), alpensalamander (néerlandais), Tritone alpino (italien). Description : Le triton alpestre à la peau lisse finement granulée, de coloration habituellement bleue - grise foncée avec des taches sur le dos. Le ventre est orangé - rouge, sans tache. Les flancs en revanche sont tachetés. Son corps est trapu, sa tête un peu plus longue que large. Le mâle a le dos bleu et le ventre orangé vermillon uni avec une large bande blanche sur les côtés agrémentée de taches noires. Il arbore au printemps une petite crête non dentelée. Il mesure de 8 à 12 cm. Nourriture : Les proies de ce triton sont très diverses. Il se nourrit sur terre de vers, d’insectes, de cloportes, de limaces ou d'araignées. Dans l’eau, il attrape des têtards, des crustacés, des vers et des larves. Au cours de la phase larvaire, ce sont les crustacés planctoniques qui constituent la principale alimentation. Les larves de nématocères sont également consommées. Toutes ces proies ont une taille généralement inférieure à 0,9 mm. Comportement : Il séjourne dans les mares et les étangs de fin février à mai (juin - juillet en montagne), puis dans les abords frais et humides. L'hibernation s'effectue sous terre ou au fond de l'eau. Dans les régions montagneuses, les adultes passent la majeure partie de leur temps dans l’eau. Par contre les jeunes, après la métamorphose, quittent le milieu aquatique et se réfugient sous les pierres et les souches Prédateurs : Les prédateurs sont les oiseaux, les serpents et la pollution. Particularité : Il est pourvu d’un sens d’orientation remarquable. Il est ainsi capable de retrouver son plan d’eau immédiatement. Très fidèle, il y retourne d’une année à l’autre pour se reproduire. Ethologie : Les tritons indigènes mènent une existence aquatique pendant la saison de reproduction. En fonction de la température, la migration vers les points d'eau commence et les mâles se parent d'une livrée colorée, ainsi que d'une crête dorsale. Les tritons alpestres sont relativement peu farouches et même une main plongée dans l'eau ne provoquera pas toujours leur fuite. Ils sont actifs très tôt dans l'année. Même à une température de 4°C, ils peuvent répondre à un stimulus (dérangement, lumière) en se déplaçant. Des températures voisines de 1 ou 2°C n'empêchent pas certains individus de se déplacer dans des galeries et de se nourrir de vers de terre. Moyens de défense : Les tritons alpestres sont généralement discrets et se manifestent peu. Cependant, lorsqu'ils se sentent menacés, ils adoptent une posture caractéristique qui leur permet d'afficher la coloration vive de leur face ventrale. Cette couleur, dite aposématique, indique à un prédateur potentiel que l'animal attaqué est protégé par un venin sécrété par les glandes de la peau, susceptible d'irriter les muqueuses buccales du prédateur. S'ils sont manipulés, les tritons alpestres se gonflent d'air et émettent un léger sifflement en se dégonflant. Malgré ces moyens de défense, les tritons alpestres sont régulièrement inclus dans le menu de nombreux espèces prédatrices. Même en l'absence de prédateurs spécialisés, le prélèvement peut être important au cours de toute une saison. Reproduction : Les mâles déposent au fond de l'eau une semence qui est captée par la femelle. Les parades de reproduction des tritons sont relativement élaborées. Les signaux visuels et les médiateurs chimiques jouent un grand rôle. Les différentes phases comprennent l'orientation, l'exhibition et le dépôt du spermatophore. Au cours de la première phase, les différents comportements sont : la posture d'alerte, l'approche, le reniflage et la marche vers l'avant. La phase d'exhibition comprend l'ondulation de la queue, le coup de fouet, l'éventail et l'ondulation distale. Enfin, le dépôt du spermatophore comprend des comportements tels que se retourner, ramper, trembler, toucher la queue, freiner et repousser. Les œufs (environ 150), d'un diamètre de 1,5 mm, sont pondus individuellement ou en cordons, et sont fixés sur des plantes aquatiques. Ils gonflent rapidement pour atteindre plus de 3 mm de diamètre au moment de l'éclosion (quinze à vingt jours après la ponte). Les têtards naissant mesurent 6 à 8 mm et sont relativement transparents. Lorsqu'ils atteignent 4 à 5 cm (après 3 à 4 mois), ils se transforment en petits tritons. Des branchies externes peuvent encore subsister. Des cas de flavisme, d'albinisme ou d'albinisme avec yeux pigmentés ont été signalés. Habitat : . Le triton alpestre est l’hôte des flaques d’eau, ornières sur les chemins forestiers, étangs et marécages. Les eaux froides sont plus recherchées, de même que les zones ombragées comme les points d'eau situés en foret. Le triton alpestre peut être présent à relativement haute altitude. Sa résistance au froid est assez exceptionnelle et il n'est pas rare de le trouver dans l'eau en automne ou même au cœur de l'hiver. C'est une espèce qualifiée d'eurytherme et pionnière qui explore volontiers une flaque d'eau, qu'elle soit pourvue en végétation ou non. Dans le sud de son aire de distribution, le triton alpestre fréquente quasi exclusivement les lacs de montagne. Ailleurs, si les conditions climatiques sont plus clémentes, on le trouvera dans des canaux de drainage peu profonds, dans des mares, dans de vastes plans d'eau ou même dans de petites rivières à courant lent. La profondeur des plans d'eau ne dépasse généralement pas 2 m. Les déplacements à terre ne se feront que lorsque le degré d'hygrométrie sera assez élevé. Certaines populations (triton alpestre montenegrinus), notamment en Yougoslavie, ne quittent jamais le milieu aquatique. Elles conservent certaines caractéristiques larvaires (branchies), mais elles sont cependant capables de se reproduire. Ce sont des populations néoténiques. Ce phénomène est relativement fréquent chez le triton alpestre. Un cas de flavisme avec néoténie a été observé au sud des Pays-Bas. Statut : Espèce en régression, un peu menacée par le lâcher de poissons dans les étangs et le changement de qualité d'eau (acidification) des lacs de montagne. Gestion conservatoire : Voir plus haut paragraphe "Gestion conservatoire" du triton crêté. Distribution géographique : En France, il est essentiellement présent au nord et à l'est, ainsi que dans les Alpes et le Massif Central. Sinon, le triton alpestre est présent dans toute l'Europe centrale. Son aire est limitée au nord par le 55ème parallèle et à l'est par les Carpates. Il est possible d'observer cette espèce du sud du Danemark jusqu'au nord de l'Italie, et de l'est de la France jusqu'à l'extrémité ouest de la Russie. Les Monts Cantarbriques (nord-ouest de l'Espagne) renferment en outre une population isolée On peut le trouver jusqu'à une altitude de 3 000 m dans les Alpes. |
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